Depuis fort longtemps, la personne hypersensible (qu’elle le sache ou pas !) se demande ou est sa place. Sa place dans sa famille, ses amis, ses collègues, dans la société, dans le monde !
Enfant déjà, elle suit le modèle parental qui l’amène à croire que l’éducation est alignée sur un processus bien précis et qu’il ne peut en être autrement.
Comme tout enfant, elle cherche essentiellement l’amour de ses parents, à capter leur attention, à être valorisée dans ses actions, récompensée pour sa bonne tenue, obéissant aux règles de la maison pour ne pas trop se faire remarquer, ce qui pourrait entraver au bon déroulement de son besoin affectif.
La personne hypersensible aurait-elle besoin de plus d’amour que les autres ?
On croit arriver toutes et tous sur terre sur un plan d’égalité, tout neuf, tout neutre, sans bagage … et ce serait dans les dix premières années que tout se poserait pour construire notre propre personnalité, notre caractère et notre identité sous couvert d’une éducation parentale, familiale.
Un formatage mené par les deux parents, dans la plupart des cas voulant faire de leur mieux, sans avoir le mode d’emploi. Tâche difficile, partagée sous deux personnalités, eux-mêmes avec des valeurs et des croyances certainement diverses sur plusieurs points. Elever son premier enfant est un contexte certes, stressant, même si son arrivée est la plus belle chose que la vie puisse nous amener !
Les codes de la « normalité » nous dictent comment diriger cette éducation, avec des apprentissages quotidiens qui amènent l’enfant à apprendre à devenir autonome, tout d’abord au niveau de la motricité, du langage et des relations qu’il entretient avec sa famille. et dans la vie sociale par la suite.
Ce qui me parait important et qui prend de plus en plus de position dans l’éducation aujourd’hui, est bien la place que nous donnons à l’ouverture d’esprit.
L’ouverture d’esprit, c’est permettre à l’enfant de se connecter à qui il est.
C’est l’amener vers une connaissance de lui-même. C’est regarder l’autre dans sa globalité sans l’enfermer et le cataloguer sous un terme définitif et restreint. C’est prendre en considération ses états d’âmes, sans vouloir lui imposer une fermeture émotionnelle sous couvert d’en faire une personne forte, courageuse, battante qui pourrait faire face à toutes les batailles de la vie ! Ces objectifs peuvent être atteints sans forcément rayer la prise en compte de ses émotions de tristesse, de peur et de colère. L'accompagner dans l'écoute de ses émotions l'embarque sur le chemin de l'authenticité, le connecte et le fait grandir dans l'amour qu'il se porte.
Pour citer un exemple, dans une situation où l’enfant réagirait sous forme de crises, pleurs et colère lors d’un conflit avec sa fratrie, quelles qu’en soient les raisons, j’entends régulièrement les parents, agacés par les cris et les mouvements que cela engendrent, mettre un terme à la situation en disant : « stop ! ça suffit, chacun dans sa chambre ! »
«Taisez-vous, je ne veux plus vous entendre ! » « Mais vous ne pouvez pas jouer tranquillement sans vous disputer ? » …..
* Que règle-t-on dans ce cas-là ?
* Apprend-on à l’enfant la manière qu’il vivra son prochain conflit ?
* L’amène-t-on à regarder qu’est-ce qu’il se joue pour lui, pour eux, à ce moment-là ?
Un temps de pause, de calme, de prise de recul serait nécessaire pour aborder l’événement sous un autre angle. Dans tous les cas, se relier à l’émotion de l’enfant afin qu’il puisse exprimer ce qu’il ressent avec ses propres mots.
C’est déjà une belle étape dans l’ouverture d’esprit.
L’enfant apprend à se connaitre, il prend conscience de ses émotions et voit en ces ouvertures des possibilités de rentrer et de sortir de la relation sans forcément passer par des punitions, de l’isolement imposé, du sentiment d’injustice, de la colère incomprise, de la tristesse de ne pas avoir été entendu …..
Cela me fait penser à une autre situation, ou alors qu’un couple mange au restaurant avec leur enfant, d’une dizaine d’années, je me souviens d’une remarque de la part du serveur
« comme votre enfant est sage et adorable, on ne l’a pas entendu de la soirée ! »
* Serait-on dans le comportement parfait et digne d’amour en se tenant à table sans dire un mot ?
* Aurait-on droit à une reconnaissance affective si l’on ne s’autorise pas à parler pendant le repas mais surtout en public ?
* Qu’entend l’enfant dans cette observation ?
* Et que fait-il avec cette information ?
Le fait d’intégrer dans l’éducation cette ouverture d’esprit, permet à l’enfant de poursuivre son chemin et d’accorder de l’intérêt dans toutes les relations de sa vie : amicales, sentimentales, professionnelles, sociales …. Puisqu’il est prêt à recevoir les différences de chacun selon le mode et les fonctionnements des uns et des autres.
Si la personne hypersensible a des difficultés dans les relations, il peut s’agir d’une mauvaise information ancrée dans ses cellules concernant la relation à lui-même et la relation à autrui.
Un petit bilan s’impose pour savoir où vous en êtes et comment vous le vivez.
Je lis, j’entends nombreuses personnes hypersensibles se plaignant des comportements des autres. Cherchent à se frayer un chemin dans leur monde professionnel, amical, familial ! Ne comprenant pas leur système de communication, d’action et de vision de la vie en général.
Comment peut-on décoder cette grille de lecture ?
- Imposer nos idées, vouloir faire comprendre à l’autre que nous avons raison ?
- Se soumettre et/ou adhérer aux pensées et aux règles que l’autre propose ?
- Abandonner l’idée de pouvoir s’épanouir dans nos relations !
- Se servir de notre ouverture d’esprit prenant en compte l’autre dans ce qu’il est et respecter ses choix tout en écoutant ce que cela raisonne en nous.
Nous pouvons écouter sans juger, nous pouvons comprendre l’autre sans forcément être d’accord, nous respectons mutuellement nos idées, nous pouvons communiquer et échanger notre vision de penser sans être en conflit, nous rentrons dans une forme d’intelligence émotionnelle.
Ce premier chapitre pour en conclure qu’une ouverture d’esprit simplifierai nos relations aux autres, hypersensibles ou pas d’ailleurs !
La personne hypersensible, en quête d'Amour permanente, cherche l’Harmonie.
Cela pourrait lui demander de libérer certaines couches d’informations et de mémoires erronées pour pouvoir survivre au milieu de ce chaos, parfois incompréhensible et pesant pour elle.
Pour accepter qu’une minorité de personnes partagerai ses points de vues, serai bienveillante et compréhensible, sans être relié à une blessure d'abandon, de rejet, d'humiliation, de trahison ou d'injustice.
Exprimer et expliquer notre particularité serait-il nécessaire au début d’une relation ?
Je ne suis pas du genre à donner des conseils et à vous dire ce qui est bon pour vous. Tout simplement pour des raisons d’individualités. De par notre histoire personnelle, enveloppée de nos croyances, nous sommes donc tous, bien unique ! Si vous vous sentez à l’aise dans votre identité d’hypersensible, vous n’aurez ni gêne, ni barrière à exprimer votre potentiel et votre trésor, vous procurant nombreuses sensations plus ou moins agréables selon le contexte dans lequel vous vous trouvez. Vous pourrez allégrement parler de vos besoins dans la relation : écoute, attention, partage, communication vraie, présence …. Chacun ses besoins !
Affirmez-vous telle que vous êtes …. Serait la plus belle des récompenses.
L’affirmation, l’estime et la confiance en vous est au cœur de votre travail personnel.
S’accepter soi, c’est accepter l’autre (et dans cet ordre-là, cela va de soi !)
Votre hypersensibilité vous permet de rentrer au centre de votre âme, au cœur du Soi, et c’est à ce moment-là que tout s’accordera avec vos rêves, vos objectifs … puisque tout sera aligné !
Le sentiment de ne pas appartenir à ce monde, de n’être qu’une personne originale, marginale, pas comme les autres, chiante et rebelle, n’adhérant pas aux codes sociaux, ne s’intégrant pas dans la société, s’interrogeant sur les règles communes .... sera bien plus discret.
Vous ouvrirez les portes dans l'intention de créer en revisitant un autre monde bien plus respectueux de la nature, intégrant plus d’humanité, mais surtout en nourrissant votre ouverture d’esprit ….. Alors tout est possible ! Et vous verrez, que la vie vous proposera les relations compatibles, intéressantes pour créer ce changement dans lequel vous aspirez à vivre.
Tout est une question de place. A chacun de nous, de l'inventer et la créer.
Christine Longueville
Cabinet d'accompagnement thérapeutique et psychologique.
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